Chronologiquement parlant, c'est une plante que vous pouvez cueillir en hiver (sauf si fortes gelées), et à peu près jusqu'en avril, moment de sa floraison. A partir de ce moment, elle devient plus râpeuse, plus ligneuse, moins douce à consommer et ne présente plus d'intérêt.
De manière
générale, son seul intérêt est culinaire, elle n'a aucune
propriété pharmacologique (si ce n'est de favoriser une digestion
facile) ou tinctoriale. Mais au goût, il s'agit d'une des meilleurs
salades sauvages, car elle est tendre, sucrée, contrairement à
beaucoup d'autres dont l'amertume ou l'astringeance peut rebuter. Un
petit goût de noisette aussi, peut-être.
Par contre,
elle se mérite. Non qu'elle soit rare, mais elle est longue à
cueillir.
Alors, sa petite fiche technique :
Nom latin : valeriana locusta (mais elle peut se présenter sous une douzaine d'espèces dans nos régions d'après François Couplan. Toutes comestibles et se ressemblant comme deux gouttes d'eau tant que les fleurs ou graines ne sont pas présentes).
Famille : valérianacées
Description : plante annuelle.
Petites rosettes (5 à 10 cm de diamètre). Feuilles opposées (en croix), plus allongée que celles de la mâche cultivée, spatulées (en forme de spatule donc), entières, parfois légèrement dentelées pour certaines variétés.
Les fleurs sont minuscules, bleu clair, roses ou blanchâtres selon les espèces, regroupées au sommet des tiges. Les graines germent en automne, ce qui permet à la doucette de croître éventuellement tout au long de l'hiver, selons les conditions climatiques.
Habitat : partout :-)
Entre les plate-bandes du jardin, dans les pelouses un peu sauvages, sur les bords des chemins et talus (si pas trop humides), terres en friche etc... Elle aime assez les sols sablonneux, je crois. Les terres pas trop lourdes.
Composition : riche en provitamine A (bêta-carotène), oméga 3 et potassium.
Confusions possibles
A ce stade de végétation, on peut la confondre avec le myosotis (même en fleurs d'ailleurs), ou certaines épilobes (épilobe hirsute notamment). Rien de grave dans un cas comme dans l'autre, puisqu'elles sont toutes comestibles. Myosotis et épilobe sont simplement nettement moins savoureuses.
Différenciation :
Le myosotis a des veuilles légèrement velues et plus "grasses", la mâche est lisse, et le vert de ses feuilles est un peu plus clair
L'épilobe a des feuilles légèrement plus rougeâtres, les nervures sont plus marquées
En outre, si on déterre une rosette, on s'aperçoit que la doucette tient nettement moins en terre que les deux autres. Sa racine est moins fournies que celle des autres, plus touffues et denses.
Comme pour toute cueillette, ce n'est pas plus mal de le rappeler à chaque fois :
- Evitez les bords de route et de champs cultivés, les endroits pollués
- Evitez les cueillettes "industrielles" ne laissant aucune chance à une colonie de se développer